
Martin Legros lit Henry Bergon
Bergson, Qu’est-ce que le possible ?
Programme musical joué par le Quatuor Ortolano
Extrait de Le possible et le réel (1930), essai publié dans la revue suédoise Nordisk Tidskrift et repris dans La pensée et le mouvant (1934).
(Brigitte Seghers, Claire Lagasse, Dominique Huybrechts, Adrien Tsilogiannis)
Sonnets et rondeaux (extrait) de Giovanni SOLLIMA (2007) – 4 minutes.
Lire ou relire les grands textes de la tradition philosophique. Y trouver les racines du présent ou de quoi nous rattacher à l’éternité. Penser, avec eux, ce que nous vivons aujourd’hui, ce que nous serons demain mais surtout quel sera l’après demain.
Extrait du texte de Bergson:
Hamlet était sans doute possible avant d’être réalisé, si l’on entend par là qu’il n’y avait pas d’obstacle insurmontable à sa réalisation. Dans ce sens particulier, on appelle possible ce qui n’est pas impossible : et il va de soi que cette non-impossibilité d’une chose est la condition de sa réalisation. Mais le possible ainsi entendu n’est à aucun degré du virtuel, de l’idéalement préexistant. Fermez la barrière, vous savez que personne ne traversera la voie : il ne suit pas de là que vous puissiez prédire qui la traversera quand vous ouvrirez. Pourtant du sens tout négatif du terme « possible » vous passez subrepticement, inconsciemment, au sens positif. Possibilité signifiait tout à l’heure « absence d’empêchement » ; vous en faites maintenant une « préexistence sous forme d’idée », ce qui est tout autre chose.
Rendez-vous incontournable des Inattendues, les Lectures philosophiques menées par Pascal Chabot et Martin Legros avec la participation active du public sont autant d’occasion de rentrer dans la chair de la pensée – de la travailler et de la faire sienne.
Ils explorent les pensées que nous ont léguées certaines des plus grandes figures de la modernité à propos d’un autre monde, d’autres alternatives, de lendemains plus joyeux.
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Interrogé au cours de la Première Guerre Mondiale sur ce que serait, selon lui, la grande œuvre dramatique de demain, Bergson répondit que cette œuvre n’était pas encore possible… parce qu’elle n’était pas encore advenue. C’est la réalisation imprévisible qui crée rétroactivement le possible. Au-delà de la définition du possible, l’auteur de l’Evolution créatrice entend remettre l’homme en contact avec l’élan vital. Car bien concevoir le possible est « une préparation à bien vivre ».
En partenariat avec Philosophie Magazine