Spectacle philosophique et musical
En décapitant son roi, et en mettant fin à l’image d’une communauté politique qui forme un corps indivisible soudé à sa tête, la Révolution française semble avoir ouvert la voie à la modernité politique, celle d’une société d’individus libres et égaux qui s’unissent au travers d’un contrat artificiel et volontaire.
Et pourtant, en avons-nous entièrement fini avec l’idée et avec l’expérience du corps politique ? La société ne continue-t-elle pas de vibrer de sensations et d’aspirations partagées, d’éprouver son unité, ses divisions et son altérité, comme un corps ?
La persistance des nations n’atteste t’elle pas que l’Humanité elle-même va à la rencontre de son unité au travers de la pluralité de ses incarnations politiques ?
Et les grandes causes contemporaines, de la lutte contre le racisme à l’écologie en passant par le féminisme, n’engagent-elles pas une prise de conscience, que le corps, de chacun et de tous, est le véhicule le plus profond de nos aliénations, et le vecteur de toutes nos émancipations ?
Ce spectacle, tissé autour de textes philosophiques (Aristote, Etienne de La Boétie, Michelet, Franz Fanon ou Merleau-Ponty) et d’improvisations musicales, cherchera à faire vibrer les voix persistantes de notre corps politique, musical et écologique.