À l’heure où la mondialisation, loin de les rapprocher, produit des fractures multiples et profondes entre l’Orient et l’Occident, il est urgent de revenir sur le moment où, à la Renaissance, s’est opéré un premier dialogue entre ces deux civilisations. Et d’envisager, sans naïveté, comment elles peuvent à nouveau se féconder l’une l’autre.
La Renaissance a développé un rapport fécond entre Orient et Occident, de la Perse à Florence. Cynthia Fleury en analyse la méthode, reformule nos héritages communs. Pourquoi « dialoguer » avec l’Orient ? Le dialogue se serait-il rompu ? N’a-t-il d’ailleurs jamais réellement existé ?
Le contexte « sinistré » des relations de l’Occident avec l’Orient arabo-musulman, où la concurrence des hégémonismes et l’intransigeance des volontés de domination prévalent de part et d’autre, invite à remanier les schèmes de la Renaissance et à les dépasser. Ce « retour » n’a rien de passéiste. Il est au contraire une modalité de « réouverture » du dialogue avec l’Orient et la possibilité de lui découvrir une « mémoire ».
Contre l’absence et l’oubli du dialogue actuels et la déchirure civilisationnelle, la reformulation de nos héritages communs semble l’unique ligne de fuite indépassable.
Quand le jazz rencontre la musique Gnawa
Après avoir entendu la musique gnawa pour la première fois, Grégoire Tirtiaux est parti au Maroc pour se laisser inspirer par cette musique. Sa rencontre inopinée avec le maître de transe (Maâlem) Hassan el Gadiri, l’a emmené dans une région où musique et spiritualité sont étroitement liées.