Richard Galliano et son accordéon pénètrent l’inconnu de l’exil
pour réinventer une autre musique.
L’exil, c’est une histoire d’hommes. C’est aussi celle d’un instrument, l’accordéon, parti au XIXe siècle de sa Sicile natale pour des horizons musicaux plus vastes. Compagnon d’infortune des exilés, des marins, des nomades, « le piano du pauvre » ensoleille les bals musette des faubourgs parisiens, s’en va semer ses notes à la Nouvelle Orléans, inspirateur du blues cajun, puis glisse de la polka musette brésilienne au tango argentin, mariant ses harmonies à celles de son génial cousin, le bandonéon.
Il fallait cependant, pour écrire ses lettres de noblesse, la volonté et l’enthousiasme de Richard Galliano, soliste hors pair et compositeur au lyrisme flamboyant, dont l’inspiration et la musicalité explorent les ressources insoupçonnées d’un accordéon exalté. Capable de passer des mélodies traditionnelles au «New Musette», dont il est l’initiateur, mais aussi passionné par le répertoire classique, Richard Galliano, ami ou partenaire des plus grands, de Claude Nougaro à Astor Piazzolla, de Barbara à Chet Baker, ne cesse de renouveler et d’élargir son répertoire, bien au-delà du folklore.
Ce concert, mis en son par Rémi Bourcereau et en lumière par Nicolas Blactot, est un hommage à tous ceux qui, partis malgré eux, n’ont pas renoncé.